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Une fontaine dépourvue d’eau, des bancs vides, des pigeons comme seuls visiteurs : la place de Verdun peut sembler à première vue sans vie. Pourtant, ce lieu historique est aujourd’hui à la croisée des chemins. C’est sous les bruits des klaxons et des moteurs que des centaines de tramways et de bus défilent ici chaque jour. Ce carrefour, Thibault et Odette le fréquentent régulièrement. Pourtant, tous deux n’ont pas la même vision de la vie en ville.

 

Assis sur son sac à dos, un téléphone à la main, Thibault attend depuis un moment son bus pour Saint-Hilaire : « J’habite à la campagne. C’est un choix : je n’aime pas la ville, je déteste le

béton. » Et quand il n’a pas de bus, Thibault a recours à d'autres moyens de transport. « Quand c’est mal desservi comme chez nous, on se débrouille : en stop, en vélo électrique, en voiture », ajoute le jeune cordiste en bâtiment.


Pour Odette et son mari, la ville est avant tout une sécurité : « On préfère être à Grenoble, on est à proximité de tout. C’est avantageux pour nous les personnes âgées, on a l’hôpital qui n’est pas loin, les cliniques, les médecins. » Passés les 80 printemps, ces deux retraités ont préféré se séparer de leur voiture : « On se déplace en tram et en bus, on a un abonnement d’un an qui coûte un peu cher, mais on est contents. »

 

Comme avec Thibault et Odette, la rédaction est allée à la rencontre de ceux qui gravitent autour de la place Verdun et qui, ne serait-ce que pour quelques minutes, la traversent, s’y arrêtent, la font vivre.

 

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Au carrefour des histoires

« Grenoble c'est devenu invivable »

La campagne ou la ville ?

« Habiter à la campagne ? Très peu pour moi »

Assis sur le banc d’un abribus, Guy se rend à Corenc pour voir des amis. Pour lui, pas question d’aller vivre à la campagne : « Je préfère vivre à Grenoble, car je suis citadin depuis toujours, ça me paraît tout à fait normal d’y habiter. »

Pour Guy, vivre à la campagne est avant tout une contrainte : « Mont-Saint-Martin par exemple, je connais, mais pour moi ce n’est qu’un espace de promenade. »

Y habiter ? « Très peu pour moi. »

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Grenoble - Place de Verdun Temps de trajet : 8 minutes

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« On met deux heures

pour descendre en ville.

C'est compliqué,

surtout quand on vieillit. »

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Retraité depuis quelques années, Joseph habite à Domène. Par choix ? « Non, j’ai fait une demande en cité HLM, mais tout était pris sur Grenoble et la banlieue », détaille l’homme. « On m’a proposé Domène et comme il fallait absolument partir… »
Là-bas, le transport par bus est efficace, et c'est à peu près la seule chose de potable à Grenoble selon lui. « Avec l’eau bien sûr », ironise-t-il. « Quand je travaillais, le bus me prenait à ma maison et me déposait devant mon travail, ça m’arrangeait bien. » Originaire de Grenoble, il vient souvent en ville pour se promener, faire un tour dans les bibliothèques, passer le temps, etc. Se réinstaller dans le centre ? « Je ne sauterais pas sur l’occasion, ça dépend des quartiers. Grenoble c’est devenu invivable avec la violence et tous les trafics », conclut le retraité.

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« Le mieux pour gérer

les transports, c'est de les supprimer pour

faire habiter les gens

à côté. »

Damien

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Accroupie, les mains dans la terre, Mélanie ne fréquente la place de Verdun que pour son travail d’agent d’entretien des espaces verts. Habitant à la campagne, elle n’imagine pas vivre en ville, trop bruyante à son goût. Et peu importe si elle doit faire les trajets en voiture. Les transports en commun, trop peu fréquents, ne correspondent pas à ses horaires de travail.

Coiffeuse à son compte, Maggie a choisi d’habiter en ville pour la facilité.

« Mon fils est lycéen, il utilise le tram, et moi, je marche beaucoup puisque j’ai un chien », précise la mère de famille. Ancienne meylanaise, elle a migré vers le centre-ville il y a 4 ans. Dans sa jeunesse, elle a grandi en Savoie, « la vraie campagne ». Dès qu’elle peut, le week-end, elle s’en va au-delà des frontières urbaines, « voir plus de verdure ». « On a de la chance d’avoir des montagnes juste à côté, ce serait dommage de s’en priver », conclut Maggie.

Informaticien et grenoblois de naissance, Christophe habite à Saint-Martin-d’Hères, à l’est de la ville. Une décision qui s’est imposée à lui après avoir récupéré la maison de son père décédé. Pas réellement citadin, Christophe apprécie sa proximité avec la campagne autant que la possibilité de traverser la ville à vélo ou à pied. Auparavant, il travaillait à Crolles, dans la vallée du Grésivaudan, et utilisait beaucoup les transports en commun. « C’est plus long, mais c’est moins stressant. »

Gérante de société et conseillère municipale dans l’opposition à Grenoble, Bernadette habite à deux pas de la place de Verdun. « Les transports en commun de Grenoble sont vraiment bien organisés, je n’utilise ma voiture que pour les grands déplacements », explique la septuagénaire. « Quand j’avais 50 ans, je bougeais plus, j’emmenais mes enfants au vert, cueillir des champignons, chercher des fossiles à la campagne », précise Bernadette. Aujourd’hui, le réseau bus/tram dans l’hyper-centre l’aide pour sa mobilité, puisqu’elle ne fait pas de vélo.

Blandine, ancienne professeure de gravure, habite à la campagne, en contrebas du Vercors. Pour se rendre en ville, elle doit prendre la voiture et se garer en périphérie. Seuls deux bus par jour desservent son petit village, notamment pour les lycéens. D’autres cars peuvent être réservés pour les amener jusqu’à un autre bus, qui les conduira ensuite vers un tram.

« On met deux heures en transport en commun pour descendre », regrette Blandine. « C’est compliqué, surtout quand on vieillit. » Pourtant, la retraitée ne s’imagine pas déménager plus près de la ville, même pour limiter les transports.

« Je suis bien où je suis, dans une vieille maison, avec un immense atelier et un jardin, c’est important pour moi. »

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Proveyzieux

Domène

Seyssinet-Pariset

Les Saillants du Gua

Champagnier

Sarcenas

Une veste bleue d’une fameuse marque de sport, un teint hâlé, nul doute que Damien vit dans les montagnes :

« J’habite en banlieue grenobloise, à Échirolles, la semaine et le week-end, je monte dans les Alpes du

Sud. » Un mode de vie adapté à sa vie professionnelle et un choix réfléchi : « J’habite près du centre pour ne pas faire 30 km aller-retour chaque jour. Je ne suis pas du tout ville, l’agglomération, c’est pour mon travail. » Pour Damien, mieux desservir les zones rurales est une mauvaise solution : « Je pense qu’il faut habiter dans l’agglomération grenobloise et arrêter de proposer des transports aux gens qui habitent loin pour qu’ils reviennent. Cet argent devrait servir à développer des habitations à proximité. Le mieux pour gérer les transports, c’est de les supprimer pour faire habiter les gens à côté. »

D’un pas assuré, Martine-Eleanore traverse la place de Verdun : « Je me balade beaucoup, je viens de faire 8 km à pieds. » Cette femme dynamique aime se perdre dans Grenoble et ses alentours :

« C’est une ville à la fois à taille humaine et d’où on peut rapidement se rendre à la campagne. » À deux mois de la retraite, Martine-Eleanore envisage de s’éloigner un peu de la ville et peut-être même de changer de région.

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