Proveyzieux Temps de trajet : 8 minutes
0
Proveyzieux Temps de trajet : 8 minutes
Petite école, grande importance
Proveyzards d'hier, d'aujourd'hui et de demain
À partir de l’arrêt du « Muret » à Saint-Egrève, il faut environ dix minutes pour rejoindre Proveyzieux en bus. Celui-ci passe les arrêts et traverse rapidement le paysage verdoyant de la Chartreuse. Situé au nord-ouest de Grenoble, le village est un cadre géographique idéal : son clocher du XIe siècle et le sommet du Néron (1 298 mètres) ne passent pas inaperçus. Difficile de s’imaginer le temps que mettaient les voyageurs pour s’y rendre à la fin du XIXe siècle. Pas étonnant que des peintres tels que Théodore Ravanat, Henri Blanc-Fontaine et Tancrède Bastet s’y soient rencontrés. Ce panorama de haute montagne est séduisant pour le visiteur. Mais ce cadre agréable n’a pas suffi à faire rester les commerces et les bistrots, aujourd’hui disparus. Parmi eux, l’auberge Aux Grandzgousiers est devenue une habitation privée. L’école est le dernier lieu de vie du village.
La foire du 1er-Mai s’y tient chaque année depuis 1884. L’occasion pour les habitants du village de refaire le monde pendant que les enfants s’amusent.
Valérie Gautti est la directrice de l’école depuis 2017. Selon elle, appartenir à la métropole grenobloise est plutôt une chance. « On a les avantages d’une grande ville », explique-t-elle. « Par exemple,
on a accès aux musées et aux transports gratuitement pendant les heures
scolaires. » C’est le risque de fermeture d’une classe qui l’inquiète le plus. « On n’en est jamais à l’abri. Cela fait deux ans que l’Inspection compte notre nombre
d’élèves », indique-t-elle. Quand Valérie Gautti arrive à Proveyzieux en 2015, l’école dénombrait environ 70 enfants. Ils sont désormais 54.
« Nous sommes une petite école avec trois classes. Il y a donc plus de conséquences à fermer une classe ici qu’ailleurs où le nombre de classes est élevé. »
À l’avenir, un renouvellement de la population sera indispensable. « Il est clair qu’il y aura un vieillissement de la population », confirme Christiane Raffin, la maire de Proveyzieux. Selon elle, le plan de prévention des risques naturels réduit le nombre de terrains constructibles et, par conséquent, les installations potentielles de nouveaux résidents. Entre 2008 et 2016, le nombre d’habitants a baissé.
Les conséquences d'une fermeture de classe sont plus importantes ici qu'ailleurs.
»
»
«
«
On assiste
à un retour
au pays
60
Évolution du nombre d'habitants à Proveyzieux (2006 - 2016)
»
«
J'ai
peur
que
l'on devienne un
village dortoir
«
La foire du 1er-Mai est aussi l’occasion de rencontrer les membres de L’Écho de Proveyzieux. Un journal trimestriel écrit par des habitants du village. Bernard Michalet tient le stand du journal durant la fête. Ce dernier a le village de son enfance dans le coeur. « On a un beau village. La preuve, je suis revenu pour ma retraite », plaisante-t-il. Bernard Michalet ne cache pas son inquiétude pour l’avenir de Proveyzieux. « La métropole ayant pratiquement toutes les compétences au niveau financier, la commune a très peu de latitude pour développer des projets », se soucie-t-il. « D’un autre côté, j’ai aussi peur que l’on devienne un village dortoir. » En cause, la disparition des commerces. Mais Bernard n’est pourtant pas fataliste : « Le lien qu’on a perdu avec la fin des bistrots et des cafés, on l’a retrouvé avec les associations qui sont très actives sur Proveyzieux. »
À l’entrée de la foire, Martina Kielyleme ne passe pas inaperçue derrière son stand. De nombreux enfants y accourent en tendant leur ticket pour obtenir une crêpe. Irlandaise d’origine, elle vit en France depuis plus de 10 ans et a fini par s’installer à Proveyzieux avec son mari. Elle s’est alors très vite intégrée à la vie de la commune en devenant membre de l’association locale de parents d’élèves. « Je voulais rencontrer d’autres parents. » Travaillant à Grenoble, elle a remarqué une différence notable entre l’Irlande et la France : les transports. « En Irlande, il y avait un bus scolaire le matin et l’après-midi », se souvient-elle. « Ici, il y a plus de choix. C’est mieux pour les enfants, mais pour aller travailler ce n’est pas encore ça. »
Charlie Rivoir, spéléologue de 32 ans, est venu s’installer avec sa compagne et son fils, pour respirer la qualité de l’air hors de Grenoble. Pour être un « vrai » Proveyzard, il ne pouvait donc pas rater la foire du 1er-Mai : « Cela permet de rencontrer des gens et de créer du lien. »
Outre l'attrait de la montagne, il s'est aussi installé dans le village pour des raisons professionnelles : « Je suis indépendant. Je n’ai pas besoin de local pour mon travail. Mon lieu d’activité, ce sont les massifs et les montagnes autour de Grenoble. »
Lui et sa compagne ont pour projet de vivre longtemps à Proveyzieux.
Sarcenas
Domène
Seyssinet-Pariset
Les Saillants du Gua
Champagnier
Grenoble - Verdun
0m39s
0m38s
0m38s
0m47s
Accueil
Accueil
La Tag ?
L'équipe
0m38s
0m34s