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Tous les matins à 7h20, puis tous les soirs à 17h45, ils sont une poignée à monter dans le bus. Ce sont ceux qui ne peuvent pas être emmenés au lycée par leurs parents. Chaque matin, on retrouve les mêmes têtes sur la place du Laca, au cœur du village. Émilie, Théo, Margaux, Galéran, Lise… Edoardo connaît cette routine depuis que ses parents sont venus s’installer à Champagnier en novembre.

« Moi, plus tard, je veux vivre en ville c’est sûr ! La campagne c’est trop chiant. » 

Margaux

À l’arrêt, tout le monde se salue, discute, mais une fois à l’intérieur, chacun s’installe seul, les écouteurs souvent vissés dans les oreilles. Pour profiter, pendant les cinq minutes de voyage, d’un dernier moment de tranquillité avant la frénésie de la cour de lycée.

Le bus 66, des champs à la ville

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« À la campagne il y a moins de pollution, c’est pour ça que je préfère y habiter. »

Théo

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Malgré la distance qui sépare les Champagnards de leurs copains de la ville, les rares bus chaque jour et le manque d’activités au village, pas de remords. Céline est même persuadée

que ses amis citadins l’envient.

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Jamais sans ses parents

Amoureux de la campagne

Champagnier Temps de trajet : 10 minutes 

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66

Vivre à la campagne quand on est adolescent, l’enfer. C’est du moins les a priori que peuvent avoir les gens de la ville. Pourtant, à Champagnier, village de 1 200 habitants à quelques kilomètres de Grenoble, les jeunes ne se lamentent pas. Ce qui les rapproche de la ville, c’est le bus 66 qui relie le village à Échirolles en à peine cinq minutes. Un temps de trajet au cours duquel ils ont pu répondre à cette question : Être jeune et vivre à la campagne, c’est comment ?

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Dans le bus 66 qui relie Échirolles à la petite commune de Jarrie, au sud de Grenoble, il n’y a jamais grand monde. Et puis des bus, il n’y en a pas beaucoup : six chaque jour direction Échirolles et cinq dans l’autre sens, vers Jarrie. S'il n'y a pas assez de bus, il faut passer un coup de fil à la TAG pour réserver certains créneaux. En milieu de matinée ou d’après-midi, lorsque le bus est en service, il ne ramasse parfois qu’un seul passager. Pourtant, un bus 66 bondé, c’est aussi possible. Il suffit qu’un club de personnes du troisième âge décide de partir en randonnée sur les hauteurs de Jarrie un mardi après-midi. Autrement, c’est le calme plat.

La ligne 66 ne prend en fait vie que tôt le matin et en fin d’après-midi, au rythme des lycéens de Champagnier, un village à mi-distance entre Jarrie et Échirolles. Là-bas, les jeunes commencent leur scolarité à l’école primaire du village, puis vont au collège du côté de Jarrie avant de dépendre du lycée Marie Curie à Échirolles, à 5 km de chez eux.

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Le trajet est silencieux, seulement troublé par une voix robotique qui annonce les arrêts à intervalle régulier. Parfois par la radio de l’un des 20 chauffeurs de la TAG qui se relaient sur la ligne 66.

Par la fenêtre, la campagne, ses champs, ses collines, ses vaches.

Et puis soudainement, un paysage urbain dans tout ce qu’il a de plus laid à offrir : la zone industrielle d’Échirolles. Le contraste est saisissant. C’est peut-être pour ça que les jeunes qui peuplent

le bus 66 n’expriment presque jamais de regrets quant à leur vie

à la campagne. Seule voix dissonante, celle de Margaux, 16 ans,

et ses envies d’air urbain.

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« J’ai toujours vécu ici, du coup je n’ai pas envie de changer. »

 

Émilie

Alors, grandir à la campagne, pas si contraignant que ça ?

Les jeunes Champagnards se construisent une double vie sociale. Avec les copains de la ville, et avec les copains du village. Ceux de la ville, ils les voient surtout pendant les heures de cours. Pour les sorties le weekend, il faut peser le pour et le contre. Le temps de trajet peut amener à faire des sacrifices. « Avant, quand on me proposait d’aller faire un foot en ville, je refusais parce que je ne pouvais pas », regrette Maé. Pourtant, le jeune homme a réussi à se construire une vie sociale riche, profitant même de sa situation géographique.

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« C’est vrai qu’il n’y a pas grand-chose à Champagnier, mais moi j’ai grandi avec ça alors ce n’est pas très handicapant, je suis habitué », relativise Galéran Subileau, surtout habitué à terminer ses nuits sur l’un des sièges du bus de 7h20. Même son de cloche chez Lise Collet, 17 ans : « On se débrouille ». Les trajets, c’est la contrainte principale de ces jeunes qui habitent à la campagne. Pour la plupart, les parents assurent l’essentiel des trajets entre Champagnier et Grenoble. Mais les vieux ne sont pas toujours disponibles. À 17 ans, Maé Flore explique qu’il a dû trouver des alternatives depuis déjà deux ans : « Faire du stop est devenu une habitude. Et parfois, je descends même jusqu’à Échirolles à pied. Mais maintenant ça se simplifie un peu parce que des amis à moi ont eu le permis. » Non loin, Lise acquiesce. Pour elle aussi le stop est devenu incontournable.

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Quand on leur demande où ils aimeraient vivre plus tard, Maé, comme Théo, Lise ou Céline n’hésitent pas : « À la campagne ». Mathieu se joint au chœur. Il a 20 ans et a quitté la campagne

il y a trois ans pour ses études supérieures. Il habite aujourd’hui

à Lyon mais n’attend qu’une chose, en partir. Sur sa jeunesse passée entre le domicile de sa mère à Claix et celui de son père à Jarrie, il pose un regard sans amertume, sans pour autant fermer les yeux sur les difficultés de cette vie en bordure de ville :

« Sans mes parents pour assurer les trajets, j’aurais été

dans la merde. »

Alors oui, la vie d’un adolescent de Champagnier n’est pas la même que celle d’un Grenoblois. Mais est-ce si grave ? Émilie voit les champs depuis sa fenêtre, Maé va acheter le pain à plusieurs kilomètres de chez lui, Céline fait du stop pour aller voir ses copains le weekend... C’est sûr, aucun jeune citadin de l’agglomération ne partage le même quotidien que ces Champagnards. Mais si l’on considère que l’air urbain est plus pollué que celui de la campagne, qui mourra en premier ?

Théo Martin, 16 ans, a sa petite idée.

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